02 July 2015

Deux véganes dans les airs

Avec les grandes vacances, de nombreuses familles vont prendre l'avion pour chercher plus de soleil ailleurs. Et qui dit prendre l'avion veut parfois dire y manger un repas. Prenant rarement la voie des airs et aussi peu des compagnies qui fournissent des repas, ce n'est que ce printemps que j'ai pu tester la réservation de "repas spéciaux" pour un trajet.

En effet, Mlle V et moi-même avons fait une petite escapage au Portugal au mois de mai, pour la grande fête d'anniversaire de sa marraine. Comme nous ne partions pas longtemps, qu'il fallait jongler avec les horaires d'école et mon travail (moyennant une demi-journée de congé tout de même), et qu'avec en plus une heure de décallage horaire je souhaitais trouver un trajet qui ne soit pas trop destructeur pour le sommeil de ma petite demoiselle, le seul choix qui rencontrait toutes ces contraintes était de partir avec la compagnie nationale portugaise, la TAP.

Pour l'aller, les choses ne se sont pas très bien passées, mais c'est entièrement ma faute. Je ne m'étais pas du tout rendue compte qu'en prenant un avion en milieu d'après-midi prévu pour aterrir vers les 18 heures avec une compagnie nationale nous allions recevoir un repas, ni que ce n'était pas comme dans le low-cost avec plein de junk food à acheter (style chips au sel) pour se caler. Nous n'avions donc rien de spécial de prévu, il n'y avait rien d'autre à bord, et nous avons ainsi reçu un sandwich on ne peut plus anti-vegan: poulet, oeuf et fromage, avec une feuille d'épinard pour rigoler...


Je m'en suis voulue de ne pas avoir appelé plus tôt la TAP pour préciser notre régime spécial avec notre réservation, de m'être laissée déborder par la vie et le temps qui file... mais il était trop tard pour y changer quoi que ce soit. Nous avons fait contre mauvaise fortune bon coeur: j'ai enlevé toutes les parties animales possibles, graté ce qui restait sur le pain, et Mlle V, se trouvant soudain affamée et toujours très inventive dans le pas sain du tout, s'est fait des tartines au sucre avec le pain restant et le sucre donné pour le café...


Au retour, tout était différent. Comme nous partions à midi, il était clair qu'il y aurait un repas à bord. J'avais pour celui-ci téléphoné quelques jours auparavant (le matin de notre départ aller, pour être exacte) le centre de contact et donné le code du repas spécial voulu. Au départ, j'avoue que la liste des repas spéciaux m'a complètement décontenancée: voulais-je un repas végétarien ou un repas sans lactose? Lequel correspondrait le mieux? J'ai donc interrogé mon interlocuteur de la TAP en espérant qu'il en saurait plus. Il m'a alors expliqué que le repas dit "végétarien" était en réalité "végétarien strict/végétalien". Donc parfait pour nous. Il m'a tout bien confirmé, en regrettant que ce serait trop tard pour notre avion aller (c'est là que j'ai commencé à me douter que ça allait mal se passer), mais que tout était en ordre et que je ne devrais plus rien confirmer pour le retour.

J'étais un peu inquiète, ayant lu plusieurs mise en garde sur des sites vegan américains disant qu'il fallait toujours revérifier plusieurs fois avant que le repas était bien dans l'avion, etc. Mais nous avons fait confiance, surtout en voyant que lors du check-in en ligne deux jours avant le vol il était bien écrit "Vegetarian/vegan meal" à côté de nos noms.


Pendant le vol, nous avons regardé les chariots à roulette arriver de loin. J'ai croisé les doigts assez fort, plus inquiète pour Mlle V que pour moi. Au pire, je pouvais tenir sans manger pendant quelques heures. Pour un enfant de 6 ans, c'est très différent, et j'aurais dû composer avec d'hypothétiques chips et autres joyeusetés disponibles dans cet espace confiné dans le ciel (du sucre au sucre?). Le premier chariot était encore très loin quand une hôtesse est venue droit sur nous avec deux plateaux et un grand sourire, qui m'a demandé: "Two vegan meals, right?". Oui, oui, right, c'est bien pour nous!


Nous avons donc été servies bien avant nos voisins intrigués, dont certains visiblement jaloux. Restons calmes, ça aurait aussi bien pu être l'inverse, mais cette avance a permis d'éviter une inquiétude à Mlle V, qui se demandait vraiment si cette fois-ci on pourrait manger quelque chose. Nous avons donc reçu un plat chaud composé de petites pâtes grecques, de tofu grillé dans une sorte de ratatouille, et de légumes vapeur. À côté, de l'ananas, une tranche de pain toast coupée en deux et une petite barquette de margarine. En voyant ensuite le plateau de mon voisin direct, j'ai pu constater que même notre pain était différent de celui du plat "standard" - et que nous avons probablement mangé du pain non végétalien à l'aller, je m'en veux encore plus.

Mlle V a dégusté, ravie, en regardant un film de Clochette, toute contente de son expérience - oui, la tablette prise à la dernière minute m'a été fort utile pour aider une petite fille à supporter un voyage de près de trois heures en avion entouré d'attente dans les aéroport. Et je n'ai même pas honte. Elle a évidemment nié les légumes, qu'elle m'a donné aussitôt. Le plat était très correct pour de la nourriture d'avion, voire plutôt agréable. Un très bon essai au final: on n'aura plus peur la prochaine fois qu'on ira au Portugal!


Conclusion, il vaut mieux téléphoner à la compagnie d'aviation et signaler le code pour repas végétalien plusieurs jours avant le décollage, et ceci même si on ne pense pas forcément bénéficier d'un repas à bord, car on ne sait jamais. Ensuite, j'imagine que les choses varient d'une compagnie à l'autre, mais notre expérience montre que cela peut se passer très facilement. Or, en vacances, on aime la simplicité, ça tombe plutôt bien...

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