15 July 2013

Où tu te rends compte que le cuir est partout

Mais c'est pas trop dur d'être végane? 
Tu dois rien trouver à manger...?
...

Ce que la majorité des personnes qui m'entoure ignore, c'est que non seulement pour la partie alimentaire c'est très facile, mais que surtout c'est pour tout le reste que ça peut être compliqué dans une culture qui vénère le cuir (et la laine, mais chaque chose en son temps).
Sans même parler des canapés en cuir qu'on retrouve trop souvent, et sur lesquels j'essaie de momentanément arrêter de réfléchir sinon je fuis, en omettant pour l'instant le sujet des chaussures (on peut en parler un autre jour, mais des alternatives se trouvent facilement pour les adultes), c'est le genre de "détail" qui se glisse un peu partout.

Récemment, il s'est mis sur mon chemin à deux reprises.

Comme évidemment je n'ai pas de sac en cuir, je cherche d'autres matières. J'en ai un de Pansy Maiden qui était loin d'être gratuit et qui me sert au quotidien, mais j'en aimerais bien un autre pour varier, suivant les saisons, le moyen de transport, l'ampleur de ce que j'ai à transporter et l'humeur. Et j'ai repéré ce très chouette sac April Showers, pour lequel il est précisé qu'il est en 100% toile de coton. Youpi, magique, je le trouve très beau, je le veux, je l'aime déjà d'amoûr, mais ma conscience me pousse à triple-vérifier la composition des détails. Et là, paf, en fait le le porte-étiquette et le bord de la fermeture éclair sont en cuir... Alors tout d'abord: zut, frustration, je passe mon chemin, ce sac je ne toucherai pas. Mais ensuite: pourquoi? Pourquoi sur un sac en toile rajouter un détail en cuir?

Et puis il y a quelques semaines, dans un élan de semi-folie, j'ai hésité à participer à un concours de nouvelles. Portée par l'enthousiasme qui transparaît dans l'interview de Marie Perarnau du blog Les Mamans testent. Une envie soudaine, un élan. Mais entre deux clics, j'ai regardé ce qu'on pouvait gagner. Et voilà, le concours en question étant cette année sponsorisé par une grande marque de maroquinerie, dans les prix se trouve donc un sac en cuir. Alors oui, on me dira, de toute façon j'avais peu de chances de gagner. Et oui, on me dira, si par miracle je gagnais je n'aurais qu'à sourire sur la photo et puis donner ce sac pour ne pas le garder. Mais ce n'est pas si simple, évidemment. Je ne peux pas m'imaginer accepter sans rien dire un sac en cuir. Pire, concourrir signifierait accepter. Accepter qu'on ait pris la peau d'animaux pour en faire un sac qui n'est pas souhaité. Ce qui est encore plus triste, au fond. Alors non, je n'ai pas participé. Pas cette fois-ci, pas ce concours-là.

Ces deux épisodes n'ont rien à voir l'un avec l'autre (enfin si, on parle de sacs), mais ils sont symptômatiques. Oui, le cuir est partout. Il n'est pas que dans les chaussures et, justement, les sacs. Il est également dans les recoins de tes envies, dans les replis de ton quotidien. Il se cache partout, prêt à te rappeler que pour la majorité des gens il est une matière banale. Alors qu'il était, à l'origine, une peau, avec un visage, des yeux, un caractère et, surtout, une vie.

Alors vous savez quoi? Non, ce n'est pas difficile non plus.







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